Une main mise sur la société

Sur chaque institution plane l'ombre de la mafia, et ce même là où on l'attend le moins. En effet, même le secteur hospitalier est touché : c'est le phénomène baptisé « hôpitaux fantômes » en Sicile ; cinquante hôpitaux ( sur un total de cent-trente quatre ) seraient fictifs, cela donne lieu à des détournements de fonds massifs estimés à deux milliards d'euros. Néanmoins le secteur phare de la mafia est celui du bâtiment et des travaux publics : ils représentent 10 % du secteur productif de l'Italie du Sud ce qui est le double de la moyenne Nationale, et ce n'est pas un hasard. Au début des années 1990, la Camorra contrôle environ 40 % des travaux publics de la Campanie, la 'Ndrangheta contrôle environ 35 % des travaux publics de la Calabre et la Cosa Nostra elle, contrôle plus de 60 % des travaux publics Siciliens le tout pour un total de près de quatre mille milliards de lires de chiffre d'affaire. Autre secteur phare, et aussi celui dont l'expansion est la plus importante : celui des sports et du football notamment, l'Italie du football est régulièrement perturbée par de nombreux scandales comme ce fût le cas dans les années 1980 avec le scandale du « Totonero » où les joueurs eux-mêmes pariaient sur les résultats des matchs avec les organisations mafieuses, matchs qu'ils jouaient de manière à gagner le pari et non d'un point de vue purement sportif. Autre scandale plus récent, celui des matchs arrangés où les dirigeants de club Italiens qui n'ont pas pour réputation d'être complètement blancs de tout soupçons ont « choisi » l'arbitre qui officiera pendant leur match. Il est amusant de noter que cette tricherie a été démantelée grâce à l'interception de communications téléphoniques par un procédé proche de celui utilisé par les mafias afin de surveiller les communications. L'emprise de la mafia sur la Société est telle que l'on a l'impression d'assister à un remake de « Big Brother ».